13 septembre 2014

Final Cut

Il arrive parfois qu'on tombe sur un groupe dont on n'a jamais entendu parlé, qu'on écoute son dernier LP d'une oreille distraite et qu'on se retrouve avec son nouveau groupe fétiche. Tout simplement.

The Austerity Program c'est facile, c'est deux types et une boite à rythmes et Beyond Calculation est une suite de huit morceaux plus ou moins longs. On sent tout de suite que quelque-chose de pas très habituel se passe quand on écoute pour la première fois. Puis suivent deux cents autres sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. Car The Austerity Program est insidieux et malin, il garde son morceau le plus accessible et le plus mélodique pour le placer en fin d'album, s'arrange pour en faire une claque ultra addictive, te forçant par là à remettre le disque au début, encore et encore.

Pire. L'écoute répétée rend l'impact de ces quelques titres de plus en plus frontal. Cette rythmique simple et répétitive qui joue avec la mesure, doublée par une guitare appuyant la frappe, te découpe la tête patiemment en 38 petites minutes à l'aide d'un rasoir rouillé et taché de graisse. Tout cela te laisse pantelant, simple corps idiot cherchant à retrouver sa petite tête et ses esprits, dans le but assez incompréhensible d'avoir l'intelligence nécessaire pour rappuyer sur lecture. Et de te refaire couper en deux, comme ça pour le plaisir, ad vitam æternam.


Un disque court, coupant et sale, du noise-rock qui réussit à ne pas sonner comme mille autres groupes par la magie jouissive d'une boite à rythmes, une recette si simple qu'on reste surpris qu'elle fonctionne aussi bien. Il n'en fallait finalement pas plus pour tenir une nouvelle marotte qui fait du bruit en cassant de l'os.  

"Tout est bruit pour qui a peur". Sophocle

Pose ton cartable, mets un disque et sois cannibale

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